Nom : Sindelyn
Groupe : frontalier (ça c'est un non-choix par excellence :lol: )
Race : Semi-dragon
Métier : Messager du vent/Assassin
Divinité : Aucune
Description physique :
Sindelyn possède les encombrants yeux d'argent de sa race, qui ont eu tout le loisir d'entretenir des rumeurs à son sujet depuis sa plus tendre enfance. Furieux contre une marque criante de sa nature, qui attirait les regards et les questions indiscrète, il a longtemps gardé le crâne nu, renonçant à arborer fièrement la chevelure d'argent de ses pères.
Avec l'assurance des années passées, de fines mèches argentés ornent de nouveaux ses épaules, même s'il lui arrive encore de revêtir une cape sombre, cachant l'évidence, et ternissant légèrement l'éclat brillant de ses yeux.
Bien qu'il ait également hérité de membres puissances, et d'une silhouette plutôt grande et puissante, il n'aurait que peu de mal à se faire passer pour un humain, si ses yeux ne le trahissaient pas.
Sur les traits fins et indéchiffrables de son visage, apparaît facilement la contrariété, pour peu qu'on le dérange sans raison valable. Lorsqu'il s'agace, ses ongles prennent des allures de griffes, légèrement pointus et recourbés.
Bien que sa méfiance naturelle le pousse à la dissimuler, sa véritable apparence est bien plus effrayante. Car dans ses yeux couleur de sang ne se lisent que la rage et la cruauté. Ajoutées à cela une taille impressionante et des ailes membraneuses recouvertes de tranchantes écailles veinées d'argent, et vous comprendrez que Sindelyn ait plus de mal à briller en société avec cette apparence.
Sindelyn est d'un naturel méfiant et craintif, les erreurs du passés lui ayant finalement mis un peu de plomb dans la cervelle. Sa fierté et son arrogance restent désormais en retrait, mais jamais trop loin, un peu commes des amis encombrants dont on se sait jamais se défaire. Sindelyn ne sait pas résister à l'attrait du défi, du jeu, de l'énigme. Même si désormais il s'oblige à réfléchir à deux fois avant de prendre une décision, il peut décider deux fois de suite de foncer dans le mur, et ce sans trop de remords.
Sindelyn n'est pas sentimental, et il juge la valeur de la vie pour ce qu'elle vaut, peu de choses. A peine de quoi vivre une semaine. Mais peut-être est-ce son passé d'assassin qui le pousse à raisonner de la sorte.
D'un caractère vif, il s'emporte facilement et est prompt à agir. Il peut faire preuve d'une perspicacité étonnante pour peu qu'il s'en donne la peine, mais sa témérité prend bien -trop- souvent le pas sur sa raison. Bien qu'il dénigre toujours l'avis d'autrui, et exècre qu'on lui donne ordres ou conseils, il n'écoute jamais vraiment d'une oreille distraite.
Mais pour peu que quelque chose ne l'intéresse pas, il n'aura nul besoin de feindre la lassitude et l'ennui, pour exprimer ouvertement son point de vue.
Sindelyn a horreur de devoir expliquer quelque chose à quelqu'un, d'apporter son aide gratuitement, et l'altruisme ne fait pas partie de ses valeurs. Bien qu'il cherche toujours à démontrer sa supériorité, il aime trouver des égaux parmi ceux qu'il cotoie.
Son estime est chose précieuse et il n'a qu'une parole.
Sindelyn se méfie tout particulièrement de toutes les créatures de sexe féminin, et considère la malédiction de sa race comme la pire des faiblesses.
- Vos trois compétences de base :
- Méfiance exacerbée : En fixant la personne dans les yeux, Sindelyn parvient à savoir si ses intentions sont bonnes ou mauvaises à son encontre.
- Empathie avec le dragon : Sindelyn peut communiquer par télépathie avec des individus qu'il connait, s'ils ne sont pas à l'autre bout du monde, et si Sindelyn possède sa véritable apparence.
- Yeux du dragon : Sindelyn voit à travers les illusions. (Il devine ce qu'elles représentent, mais voit ce qu'il y a en réalité à la place.)
De sa jeune enfance, Sindelyn ne garde que le souvenir du regard de sa mère. Sans pouvoir dire pour autant si ses yeux étaient d'argent ou d'une toute autre couleur. Car sur ce détail ses souvenirs ne s'accordent pas. Il lui semble qu'il ait cherché à assimiler à son peuple ce premier être à lui avoir apporter du réconfort. Mais avec le recul, il songe à présent que sa mère était simplement humaine, sans que cela apaise pour autant le poids qui pèse sur son coeur au souvenir de la douce absente.
Impétueux, insolent et cruellement naïf, ainsi devint Sindelyn, lorsque sa mère fut frappée par une mortelle maladie. Des maigres économies qu'elle avait su conserver, il perdit bien vite son toit. Et sa petite fortune lui glissa entre les doigts. Vol, mensonge, et fausses accusations furent son lot quotidien, et même la fortune d'un roi n'eut permis qu'il dilapida tant d'argent malgré lui aussi vite. Il se retrouva donc à la rue, rejoignant les voleurs qui l'avaient dépouillé.
Les rues de Narel le virent s'affermir, prendre confiance en lui, et ses yeux enfin perdirent la naïveté de l'enfance. Bien que jeune homme dégingandé, la rage naissante dans son regard lui apporta le respect que ne pouvait obtenir sa force naissante. Paradoxalement, alors qu'il se décidait enfin à endosser l'héritage des siens et à ne plus cacher les marques du dragon, c'est à cet instant qu'il réussit enfin à maîtriser sa véritable apparence. La prenant à volonté, il devint et apparut bien plus sûr de lui. Rares étaient ceux qui l'avaient vu de leurs yeux, mais les rumeurs allaient et venaient dans les rues de Narel.
Il fut alors "victime" de sa réputation naissante, et on s'intéressa à lui, on lui confia des missions qui aboutissaient souvent à la mort d'un riche ou gênant personnage, et il empochait ainsi des sommes rondelettes.
C'est ainsi qu'il la rencontra. Une cliente parmi tant d'autres. Une de celles qui payaient et non de celles qu'il tuait. Sans poser plus de question que d'habitude, il exécuta la mission qu'elle lui confia, la simple vision de cette femme le troubla des jours durant. Il refusa son argent, pour peu qu'elle accepte de le revoir encore une fois. Elle l'invita en sa demeure, sous de faux prétextes, après tout un mensonge lui était bien moins cher payé que la vie de l'homme qu'il avait occis pour elle.
Elle n'avait pas grandi dans le luxe, mais dans une maison plus modeste que celle qu'elle habitait désormais. Malgré lui, Sindelyn se surprit à penser que si sa mère avait vécu, il aurait pu grandir dans le même quartier que la belle inconnue, ou du moins dans la même sphère. Alors que désormais, il n'était qu'un gredin des rues, et elle une riche dame de maison.
Lorsqu'il repartit, il lui sembla que son coeur saignait, que le destin le trahissait, que sa vie tout entière lui échappait. Il n'avait pas d'avenir ici. Au désespoir, il lui vint même l'idée démente de quitter Narel.
Les jours passaient et l'ennuyaient, il se sentait désabusé, frustré, agacé, rien n'éveillait plus son intérêt. Il ne s'était jamais réjoui d'ôter la vie, ce n'était qu'une formalité, un travail comme un autre, plus sanglant que le vol voilà tout, et désormais, il assassinait pour tuer le temps.
Or un jour, en larmes, la mystérieuse dame de Nabel vint à lui. Lui conta quel effroyable époux son époux était. Que si elle avait su avant, même pour toute sa fortune elle ne l'aurait pas épousé. Qu'il la tuerait ou pire s'il la surprenait hors de sa maison, qu'il devait prendre conscience du danger qu'elle courrait. Après lui avoir arracher le serment de ne pas révéler qu'elle a fui sa demeure, elle le supplia de le sauver. Il était le seul en qui elle eut confiance.
Mensonge désespéré ou sincérité exacerbé? Sindelyn n'en fut pas moins touché. Il épia la dame pour s'assurer qu'elle rentre saine et sauve, et à l'affut attendit le retour de l'ignoble personnage qui sous couvert de mariage, l'avait davantage acheté comme d'autres font des meubles.
Sans plus de cérémonie, il fondit sur sa cible, abandonnant toute discrétion, la rage ayant déployé ses ailes de dragons, et la surprise n'eut que le temps de s'inscrire dans les orbites de l'homme, que déjà la lame de Sindelyn embrassait sa gorge dans un flot écarlate, tandis que ses griffes se souillaient du sang du vil individu.
Sindelyn ne s'en réjouit pas mais se sentit libéré. La dame libre, il avait un avenir à Narel. Il lui fallut faire appel à tout ce qu'il lui restait de bon sens pour ne pas se précipiter vers elle tout ruisselant de sang. Le lendemain, elle lui fit porter un message, lui disant de ne pas venir ni répondre, et qu'elle le ferait mander lorsque tout trouble serait écarté.
Dans l'expectative de cette instant magique, Sindelyn attendit. Avec une patience infinie, héritage des dragons. Lorsqu'enfin la dame le fit venir, il s'habilla avec soin, comme s'il désirait que cet instant soit tout simplement parfait. Elle lui avait donné rendez-vous au bord d'un pont et non chez elle. Pourquoi cette fantaisie? Il ne savait que trop. Mais cela ne changea rien à sa résolution de s'y rendre.
Il la vit enfin, un sourire éclaira son visage quand il reconnut, la jeune femme vêtue d'une sombre robe de velours. Feinte de deuil ou désir de se fondre dans la nuit? Qu'importe, il n'aurait pu la manquer tant il ne voyait qu'elle.
Et lorsqu'elle le reconnut, plutôt que le sourire de soulagement auquel il s'attendait, c'est un rictus qui apparu sur son visage. Et dans un parfait simulacre de terreur, la dame s'écria : "C'est lui! C'est lui, il a tué mon époux!".
Les pensées se bousculèrent dans son esprit, mais nul ne crut jamais sa version des faits. Elle l'accusait de meurtres et de menaces, racontait avec précision par quel stratagème il avait essayé de la détourner de son serment, et frustré de se voir opposer le refus, il avait occis son époux. Les larmes de la voluptueuse épousée et la promesse de la mort prochaine de Sindelyn achevèrent de convaincre sa belle-famille, qui hâta le jugement, pressée de pousser Sindelyn dans la tombe.
Plus là que jamais, ce dernier ne trouvait plus la force de protester. La dame s'était jouée de lui, il se sentait vide, désabusé. Comme s'il voyait s'écouler sa vie sans la vivre. Ce n'était pas de l'amour qu'il éprouvait pour elle. C'était de l'envie. Elle était ce qu'il aurait pu devenir. Ce qu'il aurait pu se targuer de posséder, si en plus de voler la vie de son époux, il eut pu la vivre à sa place.
Et pour finir, on entendait le juger pour un crime qu'il avait commis. Gratuitement qui plus est.
Mais, grâce à l'inattention d'un garde -dont après coup le visage lui parut étrangement familier-, qui ne prit soin de ne lier que ses pieds et ses mains, à la faveur d'un couloir bien qu'étroit, il parvint à reprendre son apparence ailée, et fuyant à tire d'aile cette cité où il avait perdu sa place en même temps que sa mère, il partit sans se retourner, s'assurant à lui-même qu'on ne l'y reprendrait plus.
Il vola longtemps. Et dans les murmures et les sifflements du vent, il sentit l'ombre d'une menace, comme le calme avant la tempête. Une menace à côté de laquelle ses malencontreuses péripéties n'étaient qu'un grain de sable dans le sablier du temps.
Sujet: Journal de bord de Sindelyn