Jour de pluie [Ohiro]

On ne pouvait pas dire qu'il s'agissait d'une belle journée, le temps avait été pluvieux, mais finalement après ces heures plutôt maussade un épais brouillard était tombé sur les plaines verdoyantes et brillantes d'humidité qui entourées la forêt d'Iswal.
Là, dans ses mêmes plaines se détachaient des nuages blancs une forme rouge. Une forme féminine qui marchait d'un rythme qui se calquait sur le calme de la jeune femme. Une démarche fluide qui laissait peu de trace sur l'herbe déjà couchée par la force du vent.
Quelques mèches noirs sortaient de la la capuche écarlate, battant aux rythmes des vents. Cette femme marchait vers la forêt, cherchant une espèce d'abris en la présence des arbres encore feuillus, et même si sa cape était trempée et que ses vêtements n'étaient pas dans un meilleurs états, elle n'accélérait pas le pas.
Si bien qu'une fois sous arrivée sous les premières branches, elle ne cessa pas immédiatement de marcher, s'enfonçant encore un peu dans la foret avant de s'abriter sous un grand saule.
Le sol était sec, mais il régnait tout de même une odeur de terre mouillée en ses lieux. Une odeur qu'elle trouvait malgré elle plutôt agréable.
En un rien de temps, elle réussit a allumer un feu, et elle s'assit non loin de celui ci tentant ainsi de faire sécher sa pauvre cape trempée. Mais sa tranquillité du moment allait bientôt s'évaporer...

Temps pourri. Un dragon est avant toute chose un lézard. Un lézard gros modèle, mais un lézard quand même. Autrement dit, il se sent mieux quand la température est plus chaude... et l'atmosphère plus sèche. Ohiro n'avait beau n'avoir que la moitié des gènes de cette charmante bestiole, il n'empêchait qu'il détestait ce genre de temps. Pour faire simple, il se caillait les billes.

Il se demandait s'il avait vraiment bien fait de quitter Déavélina pour cette stupide balade dans les bois. Elle était un peu bizarre ces derniers temps... Enfin, plus bizarre que d'habitude en tout cas. Mais bon, le tueur était assez demandeur d'exercices physique, et il alla donc se promener dans cette charmant forêt d'Iswial. Que, pour le moment, il mourrait d'envie de bruler. Juste pour se réchaufer un peu. Et pour tuer quelques petites bestioles en passant. Cela le détendait toujours.

Il en était là dans ses réflexions lorsqu'il vit, non loin, quelque chose briller. Un feu? Il n'était donc pas le seul à avoir des envies incendiaires? En tout cas, qui dit feu, dit chaleur. Ohiro se dirigeat donc vers cette lumière.

Il tomba sur une magnifique jeune femme en train de faire secher ses vêtements... et elle même. Autre son charme incroyable, elle rappelait vaguement quelque chose à Ohiro. Il devait l'avoir vu quelque part... mais où? Impossible de s'en rappeler. bah, ça reviendra à un moment ou un autre.Là, autant avoir l'air sympathique... un minimum.

Mademoiselle? Cela vous dérangerait-il de me laisser partager votre abris, ne serait-ce qu'un petit moment?

Là, assise contre l'énorme tronc de l'arbre qui lui servait d'abris, elle se sentait sereine et n'aurait certes jamais penser entendre autre chose que le son de la pluie ruisseler sur les multiples branches de la forêt. Ce fut certainement cela qui la conduisit a sursauter quand elle entendit quelqu'un approcher, la main sur la garde de son épée, elle eut tout d'abord un peu de mal a discerner d'ou venait les bruits incertains. Était ce la pluie? Un animal? Ou un étranger?
Elle n'aurait sut le dire rien qu'on son qu'elle entendait... Mais bientôt face à elle, à travers les branchages se dessina une forme. Une forme bien humaine, mais ce qui en ressorti lui sembla tout de même plus terrifiant qu'un simple humain.
Se tenant toujours sur ses gardes, elle ne le lâchait pas des yeux. Elle aurait put d'ailleurs lui concéder un certain charme si un frisson de frayeurs ne lui avait pas parcouru l'échine. Elle entendit tout ce qu'il lui dit, malgré le vacarme de la pluie. Elle entendit tout, mais eut tout de même du mal a y concéder. Devait elle réellement le laisser venir partager son abris de fortune. Était ce une bonne idée que cela?
Ce rappelant les préceptes de sa mère, elle ne pouvait faire autrement que de lui laisser une place auprès de son feu. Ne valait il pas mieux le garder en bonne santé? Elle n'était au finale pas certaine qu'il s'agissait d'une bonne idée que de garder ce genre de personnage si effrayant en vie... Il faisait peur, et même s'il était encore loin d'elle, pour une raison inconnue, elle le trouvait de plus en plus effrayant.
Ce rendant compte qu'elle venait de provoquer une sorte de blanc a cause de son mutisme du moment, elle s'activa de lui répondre, gardant un certain calme malgré le foutoire qui régnait dans son esprit.

"Je ne vais pas vous laisser mourir de froid sous la pluie, alors venez donc."

Elle laissa un blanc légèrement trop grand entre la question d'Ohiro et sa réponse. Vraiment juste un rien trop long. C'était intéressant...Il y sans doute quelque chose à creuser là derrière. Bah, il aurait tout le temps d'y réfléchir plus tard. Pour le moment, il avait froid, et il venait de trouver un bon moyen d'échapper à cette sensation. la torture de cette charmante demoiselle pourrait bien attendre qu'il se soit réchauffé quelque peu. Voire même beaucoup.

Ce qui l'intriguait surtout pour le moment, c'était cette impression d'avoir déjà vu cette jeune femme. Ce qui de son point de vue, était assez rare. Il rencontrait peu souvent des gens sans les tuer, on pouvait les compter sur les doigts de la main: Déavelina, cet imbécile de Keiji et surtout ce cadavre ambulant de semi-démon, Zéphyr... Celui qui lui avait créé ses problèmes de dos... Mis à part ça, il n'y avait pas grand monde...

Alors qui, et où? Mystère...

Merci. Avec ce temps pourri, je n'ai plus un coin de peau qui soit sec... Bref, je m'appelle Ohiro. Sans vouloir me montrer vieux jeu, on ne se serait pas déjà rencontré quelque part?

[reponse brève avec un certain délai... erf m'excuse, j'étais pas motivée...]

« Merci. Avec ce temps pourri, je n'ai plus un coin de peau qui soit sec... Bref, je m'appelle Ohiro. Sans vouloir me montrer vieux jeu, on ne se serait pas déjà rencontré quelque part? »

C’était ils déjà rencontrés ?
Peut être.
Il fallait avouer qu’elle ne gardait que très rarement souvenirs des gens qu’elle rencontrait. Certes certains restaient encrés dans sa mémoire plus par leur actes que par leur physique. Ainsi, il ne lui rappelait pas grand-chose, ou tout simplement quelque chose de fugace.
A ce moment là, et même sous l’abri de la chaleur du feu, elle ressentait comme un certain vent froid circuler entre eux. Certes elle était méfiante même il s’agissait absolument d’autre chose.

« Je ne sais pas. »

C’était une réponse brève qui représentait la façon d’être d’Amshelle. On ne pouvait pas la qualifier d’exceptionnellement bavarde, qui plus est avec les inconnus.

« Je suppose que pour certaines convenances personnelles, je devrais me présenter ?! »

Elle se calla un peu plus contre son tronc, s’emmitouflant dans sa cape, baissant la tête vers le feu. Ses sentiments plus que mitigés envers cet inconnu se trouvait lui brouiller l’esprit, mieux valait alors ne pas le regarder. C’était peut être un signe de faiblesse, mais si il lui prenait l’envie d’en profiter, elle tacherait bien vite de le lui faire regrette.

« Amshelle, quant a mon nom il n’est que d’humble renom et vous serez inutile ! »

[Pas de problème^^]

Amshelle... voilà ce qui lui manquait. Il avait enfin trouvé d'où il la connaissait. Et cela n'était pas pour lui déplaire... Il allait avoir l'occasion de tester à nouveau la cruauté, du moins celle verbale. il allait pouvoir voir comment cette charmante demoiselle régissait aux insultes pures et dures. Surtout celles qui sont réalistes, et qui blessent là où ça fait relativement mal.

Il allait sans doute avoir droit à un combat, ce qui le réchaufferait un peu, et qui lui permettrait aussi de se faire un manteau imperméable en peau d'Amshelle cent pour cent certifiée naturelle. Et un poil de sang ne ferait pas de mal non plus après tout. Six litres de sang à Trente-six degrés, c'est bien mieux qu'une tasse de café, n'est-ce pas?

Haaaaaa si, je me souviens d'où je t'ai aperçue.C'était à la demi-finale du tournoi de l'archipel.Tu es la lâche qui a fuit sans même avoir échangé un coup d'épée. Finalement, je crois que rester ici n'est pas une tellement bonne idée...

Ne restait plus qu'à attendre la réaction, sans aucun doute explosive de la jeune femme.

Pas tellement une bonne idée ?! Et bien si il pensait cela il n’avait plus qu’à partir, elle ne le retiendrait pas. Sans un sourire, elle posa son regard sur ce jeune homme si étrange qui se tenait face a elle, haussant les sourcils un peu surprise. Que cherchait il à faire ?! Souhaitait il la mettre en colère en lui parlant ainsi de choses totalement insignifiante, ou était ce un moyen comme un autre de la provoquer ?!
Elle n’en savait strictement rien, et elle se demandait réellement comment elle devrait réagir a un tel affront. Presque tout en elle lui disait de laisser couler, que cela ne servait a rien de relever, pourtant une petite partie de son ego lui hurlait au contraire de ne rien laisser passer…
Ce fut donc dans un calme Olympien, l’expression de son regard n’ayant pas changé d’un pousse, et sa voix naguère mélodieuse était a présent assez cassante…

« Que souhaitez vous réellement a me parler ainsi ?! »

Les yeux de la jeune femme s’étaient posés sur ceux de l’inconnu qui ne l’était pas tant. Elle le soutenait avec ce même air indifférent. Il aurait été difficile de connaître ce à quoi elle était en train de penser a cet instant, d’ailleurs, cela aurait été tout bonnement impossible sans savoir lire dans les pensés, et elle doutait fortement que ce soit dans les cordes de cet être si différent et si détestable.
Poussant un soupir à peine audible, et visible, elle se remit sur ses jambes dans un ensemble de gestes las. Elle n’avait décidemment pas vraiment envie de provoquer un quelconque conflit, mais il semblait bien que ce n’était pas le cas de tout le monde.

« Si vous souhaitez autre chose que la chaleur d’un feu, exprimez le clairement, je n’ai nullement la faculté de lire dans les esprits. »

Frottant son postérieur qui avait auparavant traîné sur le sol bien naturel de la foret… Ce n’était pas très élégant et au final ça n’avait pas non plus le but d’être élégant, non son but était simplement de se tenir prête à toute éventualité.

Il a fallut qu'il tombe sur la seule personne incapable de réagir normalement à une insulte. Plutôt que de se jeter sur lui en hurlant pour qu'il s'excuse, il faut qu'elle lui demande ce qu'il a. Il allait falloir y aller plus franchement, ce qu'Ohiro n'aimait que modérément. Son style de combat se concentre en effet plus sur la contre attaque que sur l'offensive brute.

Restait donc à sa disposition la provocation pure, et un début d'attaque, en espérant qu'elle se défende quand même un minimum. Histoire qu'il s'amuse quand même un peu. Et qu'il se réchauffe au passage, ce qui est un avantage indéniable à la situation. La pluie, c'est mal.

Et bien... il se trouve que lorsque j'ai en face de moi une partie de mon futur repas, j'aime autant savoir sa qualité. Cette simple remarque pour vous signaler que la votre vient de fortement descendre. Maintenant, puis-je espérer que vous vous fassiez manger tranquillement, ou bien dois-je m'attendre à une réaction armée?

N'attendant pas de réponse,il se mit en position de garde. Elle était tout de même arrivée au second tour, ce qui semblait prouver un certain savoir faire combatif. Mieux ne valait pas la sous-estimer, malgré les impressions que sa fuite aurait put laisser. Lui ayant laissé assez de temps que pour saisir son arme, histoire qu'il y ai un peu de sport, il fonça, coude en avant, droit vers la gorge de sa proie.

Cet homme si l'on pouvait dire cela ainsi était irrémédiablement étrange. Il ne cessait de la regarder ainsi, avec un certain mélange d'indifférence teinté d'une pointe de méchanceté et d'une pincée d'un éclat d'un tout autre genre. Mais face à cette reine de l'indifférence, toute son indifférence à lui ne semblait pas peser lourd... s'en était presque risible.
Un affrontement entre une espèce de force tranquille et une autre terriblement bestiale, qui, même s'il n'en était qu'a ses balbutiements promettait de ne laisser personne réellement indemne.
Et cette jeune fille à l'apparence frêle, et innocente qui se tient debout seule dans une foret bien hospitalière malgré son caractère sauvage, ne sourcille pas quand on lui annonce qu'elle va servir de dîner. De toute façon qu'elle meurt aujourd'hui ou demain, elle servira de repas a au moins une chose... Un simple sourire, pas vraiment là pour embellir son visage, pas non plus là pour montrer à cet adversaire une quelconque marque d'assurance, mais elle n'a pas prévu de mourir ici...
Pas maintenant...

Ce fut un résonnement assez rapide, prit dans l'urgence face à ce tas de chair furieuse qui l'on fonçait dessus... Bien, elle n'avait plus vraiment le choix, sortant d'une de ses poches un grand éventail noir. Un éventail qu'elle ne maniait que trop biens, bien que les fois où il lui avait été donné de s'en servir était exceptionnellement rare...
Elle n'avait pourtant toujours pas bougé attendant le bon moment, pour éviter sans trop être désavantagée. Elle aurait tout simplement put éviter mais elle souhaitait porter un coup, espérant que cela réglerait le problème définitivement.
Tuer?! Non... juste recouvrer le calme sylvain qui reniait habituellement dans les forets... Elle se doutait pourtant bien que cela ne serait pas suffisant...

Comptant dans sa tête, égrainant le nombre de micro secondes qu'il lui faudrait encore attendre, son sourire s'étirant malgré elle, un peu plus sur ses lèvres pourpres... Le décompte de ses pensées devenant de plus en plus audible...

"...2,1."

Dans un geste vif, et élégant, qu'on aurait certainement plus représenté un simple pas de danse , elle tourna sur elle même, faisant virevolter les pans écarlates de son immense veste autour d'elle, évitant ainsi le coup rageur du dit Ohiro qui souhaitait tant la manger.
Elle avait échappé au coup, mais comme dans un geste ralenti son éventail déployé dans sa main, était lui resté un arrière, comme pour entailler les chaires.
La jeune fille souriait toujours sans savoir si son « coup » avait réellement porté, son coeur battait la chamade, et rien ne le montrait.
Était ce de l’excitation? Ou bien de la peur?!
Personne ne pouvait le savoir à part elle même...

Les humaines... Il y en a pas deux qui réagissent de la même manière. Cela va du hurlement de terreur à une tentative de combat froide et bestiale, en passant par un évanouissement pur et simple. Il semblait impossible à Ohiro qu'elles puissent réellement se battre, d'une quelconque façon que ce soit. Il avait, bien sur, rencontré des femmes combattantes sa chère Déa n'en étant qu'un exemple, mais elles n'étaient pas humaines. Aussi la réaction de celle-ci le surpris un peu. Il s'attendait à ce qu'elle pare, pas qu'elle évite, et si gracieusement qui plus est.

Il prit l'éventail sur la jambe, ce qui lui laissa un assez belle estafilade, saignant lentement. Elle savait se défendre, et bien mieux qu'il ne l'aurait cru. Elle avait le premier point de cette rencontre. Elle n'en aurait pas d'autres. Si elle avait agit autrement, il l'aurait peut-être laissé partir. Peut-être. Mais là, l'occasion était trop belle que pour ne pas être saisie. Elle l'avait blessé, elle allait le ressentir, dans sa chair. Un millier de fois.

Il se retourna, brusquement. Ses cheveux mouillés volèrent autour de lui, envoyant de fines gouttelettes en cercle. Il allait s'amuser un peu. Se lançant, il sauta pour atterrir sur ses mains, puis, échangeant ses mains de place, il se retourna et se propulsa, pieds en avant vers Amshelle. Non pas qu'il croyait pouvoir l'atteindre ainsi, vu sa première réaction, mais il lui réservait un petite surprise à sa façon dans ses mains.

Deux boules de feu, prêtes à être lancés.

[court, je sais T_T. Mais je suis un poil surbooké, donc... je ferais mieux après, promiiiiiiiiiiiiiiiiit -^-^-]

» Ohiro (prem's ^^)
» Ohiro, en vrai, vraiment, vraiment vrai ^^