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 Entre Palamis et la forêt Drawoë

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Cathyssia
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Cathyssia


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MessageSujet: Entre Palamis et la forêt Drawoë   Entre Palamis et la forêt Drawoë EmptyMar 13 Jan - 2:57

Cathyssia s'était levée avant même le soleil. Les oiseaux chantaient timidement à cette heure, comme s'ils craignaient de briser la quiétude de cet moment unique dans une journée. Ce moment où la vie semblait prendre sa source. Ce moment où tout paraissait encore possible. Le ciel commençait à se teinter légèrement à l'horizon, mais le soleil n'osait se pointer le nez, retardant ce moment fatidique où il éclabousserait de sa lumière le monde. Cet instant où il inonderait d'or ces terres qui s'étendaient plus loin même que ce que le regard pouvait voir. L'air était frais et pur. La rosée n'avait pas encore mouillée l'herbe et la tranquillité des bois n'étaient troublés que par le doux bruit des pas de Cathyssia.

Elle tentait de respirer le moins fort possible et de ne pas trop faire de bruit. Elle voulait aussi profiter de ce moment d'accalmie où tous les problèmes du monde semblaient futiles. C'était un moment de répit pour elle aussi. Un moment où elle était capable de songer à cet homme sans sentir les larmes lui venir aux yeux malgré l'année déjà écoulée. Elle tentait d'imaginer son visage, la couleur de ses yeux, de ses cheveux, à quoi ressemblait son sourire. Elle en fit un millième portrait, même si, intérieurement, elle était convaincue d'être loin de la réalité. Encore une fois, sa tentative se termina en une image floue sans réelle consistance. Cela ne donnait rien. Chaque fois qu'elle s'essayait à l'imaginer, Cathyssia se retrouvait devant le fait qu'elle n'avait rien perçut de sa peau, de ses traits. Elle n'avait pas vu son visage. Et ce fait la laissait pantoise, hésitante et fébrile. Elle l'aimait du plus profond de son coeur depuis un an déjà, et il n'avait été que l'ombre fugace d'une nuit d'amour enfiévrée. Pourtant, elle le poursuivait, comme l'on poursuit les lambeaux de ses rêves au matin, les mains tendues vers l'avant tandis qu'ils s'effilochent au moindre contact.

Cathyssia s'arrêta au bord d'une rivière et s'abreuva doucement à l'eau. Elle était froide, très froide, mais elle lui rafraîchit les idées. Prenant place sur une souche, elle regarda vers la fin du sentier qui n'était pas encore tout à fait visible au loin. Il y avait une vue imprenable sur le lever du soleil à cet endroit d'après ce qu'elle avait entendu. La jeune fille sortie du sentier, cherchant quelques baies à manger pour son repas. Elle se retrouva dans une clairière étrange qui lui donna un frisson dans le dos. Cathy sentie les vibrations de cet endroit lui picoter désagréablement la peau. Elle sentie une vision poindre. Il fallait qu'elle quitte ce lieu avait qu'elle n'arrive.

La jeune gitane se retourna et tomba nez à nez avec une créature terrifiante visiblement affamée. Contre son gré, elle poussa un cri d'horreur et entreprit de fuir, quelques mètres plus loin elle entendit des bruits derrière elle et assista à la chute d'une femme avec son enfant. Elle regarda la scène, les yeux écarquillés. Le petit restait là. Cathyssia accourut vers lui.


- Viens petit, vite!


Il ne l'écoutait pas. Ce pauvre petit bonhomme. Une pensée fugitive se faufile dans son esprit. Comme elle aimerait avoir un enfant ressemblant à celui-ci. Soudainement, la créature se retrouva derrière le petit. Tout se passa très vite. Le garçonnet fonça vers un arbre et y grimpa agilement. Cathyssia se remit à courir, mais près de l'orée de la forêt, elle se retourna en entendant un craquement. Elle vit le petit tomber dans l'eau. Elle s'approcha du bord de la rivière, mais le monstre la traversa. Cathy sut alors que ce n'était qu'une vision, mais le taux de vibrations concentrées en ce point l'assomma à moitié. La jeune fille sentie le sol vaciller et elle tomba dans l'eau avec moult éclaboussures.

Cathyssia regarda le ciel et les nuages pendant un moment, portée par le courant. Elle était incapable de faire un seul geste. Cela passerait. Elle le savait. Une minute plus tard, elle se retourna sur le ventre et aperçut d'un côté une espèce de vieille maison et de l'autre des caravanes. Avec toute cette mésaventure, le matin était déjà arrivé. La jeune fille crut voir une silhouette du côté de la maison, mais les bohémiens étaient ses frères de goût, alors importuné un inconnu aurait été plutôt mal venu.

La jeune fille s'accrocha à la berge et se traîna hors de l'eau à grand peine. Cathyssia se releva, sa robe moulant son corps engourdi par le froid. Le vent malicieux lui donna un grand frisson et elle se mit à grelotter. Elle tordit le bas de ses vêtements puis ses cheveux. Déjà quelques membres de la troupe s'approchaient. Et elle les connaissait très bien. Ils furent surpris de la voir là. Mathias, qui ne l'avait pas revu depuis un an la souleva pour la faire tournoyer plusieurs fois. Il se mit à rire aux éclats.


- On pensait que tu étais morte! Que tu t'étais donnée la mort à cause de ce gars-là avec qui tu as dormi... Espèce de folle!

Il se retourna vers les caravanes et cria fort pour que tous l'entendent.

- C'EST LA BELLE CATHYSSIA!

Mathias se retourna de nouveau vers elle et Cathyssia lui fit un sourire gêné. Il parut soudainement soucieux. Il approcha ses doigts de sa tempe et la mit devant ses yeux. Il y avait un peu de sang.

- Comment t'es arrivé là? Et où tu t'es fait ça?
- J'ai eu une vision assez brutale disons... et j'ai chuté dans l'eau.
- Je me disais aussi que tu n'étais pas du genre à te mouiller à une heure pareille!

Les tentes, les feux de camp et les bohémiens déménagèrent de quelques mètres pour les rejoindre. Elle fut enveloppée dans une couverture et on lui donna à manger. Puis un trio entama la chanson sur les trois prêtres qui avaient eût le béguin pour elle*. Tous se mirent à rire et Cathyssia retrouva un petit sourire. On mit ses vêtements à sécher et elle enfila une robe blanche en attendant. Pourtant quelque chose de bizarre se manifestait. Elle n'aurait su dire quoi, mais elle sentait un trouble. Après avoir chanté "Libre" à la demande générale, elle se retira et se retrouva au bord de la rivière, à fixer la maison de l'autre côté.

Cathyssia songea au petit garçon de sa vision. Peut-être s'était-il retrouvé là. Ou bien, peut-être avait-il été retrouvé plus loin. Il y avait un village tout près. Elle se demanda ce qu'il était devenu. Elle ferma les yeux. Puis les rouvrit. Mathias vint s'assoir à côté d'elle. Il ne dit rien pendant un moment, respectant son envie de silence. Mais cela ne dura qu'un moment.


- Quelqu'un habite là? demanda-t-elle en pointant la maison.
- Humm... Je crois que oui. Il me semble que j'ai vu de la fumée hier soir et il y a quelqu'un qui se promène dans les alentours.
- Oh. J'en déduis que cette personne n'est donc pas venue vous voir.
- Non. Pas que je sache et tu sais que...
- Tout se sait entre gitan. Pourtant vous me croyiez morte et personne ne sait où est ma mère.
- C'est l'exception qui confirme la règle. Tu sais comment sont les femmes de ta famille de toute façon. Vous êtes de vrais mystères.
- Ma mère n'aurait pas fait deux fois la même erreur. Je me demande pourquoi elle s'est mariée la première fois. De toute façon, ce n'est pas important, non?
- Ta mère sait s'occuper d'elle-même.

Mathias embrassa sa tempe et l'attira en entourant ses épaules d'un bras. Il était comme ce père qu'elle aurait aimé avoir. Cathyssia l'en remercia silencieusement. Mathias se leva et retourna auprès du groupe. Cathyssia continua d'observer l'autre côté de la rive. Et son coeur se mit à battre plus fort. Elle sentit son souffle s'altérer et s'accélérer. Lui. Celui qu'elle aimait. Cathy ferma les paupières scruta, chercha. La nuit qu'elle avait passé avec lui ne lui avait pas permit de s'imprégner de sa vibration, mais cette énergie-là avait quelque chose de familier.

La bohémienne se releva d'un bond. Était-ce possible? L'avait-elle tant chercher pour que finalement se soit les aléas de ses visions qui l'aient menés ici, jusqu'à lui? Cathyssia se sentie claustrophobe, coincée entre l'envie de courir pour vérifier et celle de rester là et d'attendre. Après tout, s'il voulait la revoir, il viendrait. Mais... mais s'il ignorait qu'elle était là? C'était un risque qu'il ne fallait pas négliger. Surtout que si elle ne le revoyait pas maintenant, si c'était bien lui, les chances pour qu'elle le recroise étaient minces.

Cathyssia décida de rester sagement là. De toute façon, il avait le dernier mot. C'est lui qui choisissait à la fin. La jeune fille passa la moitié de la journée près de la rivière et l'autre avec la troupe. Le soir venu, les villageois se rassemblèrent. Tout était en place et le groupe voulait absolument que Cathyssia fasse quelques numéros. Le spectacle débuta avec un numéro de musique où tout le monde mettait la main à la pâte. C'était un air joyeux et aérien qui détendit l'atmosphère. La foule applaudit et donna quelques pièces. Les numéros défilèrent et Cathyssia s'amusait beaucoup même si ce n'était toujours pas aussi magique qu'avant la disparition de cet homme. Celui qui faisait battre ce coeur qu'il avait conquit.

Puis le silence retomba. Mathias se leva et s'avança. Il salua tout le monde de la tête.


- Ce soir, nous avons une invitée impromptue. Sa mère, Isumie, était fort connue dans la région.

Déjà à la mention du nom d'Isumie un murmure parcourut la foule parmi ceux qui l'avaient vu. Sa fille était là? Elle avait une fille? C'était étrange, elle qui avait toujours été rebelle et libre comme l'air! Mathias sourit, visiblement content de l'effet de ses mots.

- Je vous présente Cathyssia Brindargent...

La jeune fille s'avança vers lui en secouant la tête, l'air de lui reprocher avec un sourire cette introduction un peu trop théâtral. Elle était vêtue d'une robe échancrée, dévoilant juste ce qu'il fallait de sa poitrine. Le tissus était d'une couleur crème cassé et le bas de la robe n'était pas régulier. L'arrière s'arrêtait à ses cheville, mais à l'avant, elle s'arrêtait sous les genoux. Cela ressemblait à des vêtements un peu tribaux. Cathyssia ne possédait que deux accessoires ; un bracelet de cuir brun qui serrait son bras droit et une chaînette à sa cheville gauche qui cliquetait doucement à chaque mouvement. Elle était, naturellement pieds nus, et ses cheveux étais réunis en un chignon détendu dont de nombreuses mèches jaillissaient. Les gitans se mirent à jouer un air un peu langoureux, mais rythmé.

- J'ai fait un voyage une fois, dit-elle en captivant aussi l'assistance. Et il m'a mené loin en des contrées encore inconnues. Par-delà des montages... Ils murmurèrent son nom, comme un secret... Africa.

Elle se mit à danser puis l'air devint plus intense. Cathyssia fit une petite pirouette avant de lancer un clin d'oeil à Mathias avec un rire léger. Puis elle chanta :

- Je suis amoureuse d'une terre sauvage
Un sorcier vaudoo m'a peint le visage
Son gri-gri me suit au son des tams-tams
Parfum de magie sur ma blanche de femme.


Elle fit un petit tour sur elle-même, décrivant des arabesques sensuelles avec ses bras. Elle avait un déhanchement qui faisait rougir les plus pudiques. Même les gitans la trouvèrent plus femme. L'image de sa mère, pourtant pas si semblable à elle, sembla se superposer à elle un moment. Une seconde s'était écoulée seulement quand elle reprit :

- Africa
J'ai envie de danser
Comme toi
De m'offrir à ta loi
Africa
De bouger à me faire
Mal de toi
Et d'obéir à ta voix
Africa


Des gitans enlevèrent leur chemise, dévoilant des peintures de guerre sur leur torse. Ils se mirent à danser d'une façon plutôt tribal autour de la jeune fille, qui s'amusa à les intégrer dans ses propres fantaisies. Tout cela se fit très vite et Cathyssia reprit le chant :

- Je danse pieds nus
Sous un soleil rouge
Les dieux à genoux
Ont le coeur qui bouge
Le feu de mon corps devient un rebelle
Le cri des gourous a déchiré le ciel

Africa
J'ai envie de danser comme toi
De m'offrir à ta loi
Africa
De bouger à me faire
Mal de toi
Et d'obéir à ta voix

Dangereuse et sensuelle
Sous ta pluie sucrée
(elle se mit à genoux puis à quatre pattes pour avancer vers le publique)
Panthère ou gazelle
Je me suis couchée
(se disant, elle s'étendit sur le dos le temps de sa réplique, mais fut relevée par les hommes)
Au creux de tes griffes
Je suis revenue
À l'ombre des cases
Je ferai ma tribu

Africa
J'ai envie de danser
Comme toi
Et d'obéir à ta voix
Africa
(Tous les danseurs se mirent à danser avec beaucoup plus d'entrain et de grâce)

Je suis amoureuse d'une terre sauvage
Un sorcier vaudoo m'a peint le visage
Son gri-gri me suit au son des tams-tams
Parfum de folie
Magie de l'amour.


Un grondement s'éleva de la foule tandis que les applaudissements et les sifflements fusaient de toute part. La troupe rejoignit la jeune fille et ils saluèrent tout le monde à leur façon peu sophistiqué de gitans. Puis la foule se dispersa. Quelques hommes vinrent parler à Cathyssia, mais elle les repoussa gentiment en se disant fatiguée.

[* Voir l'anecdote et la chanson dans mon journal
Et la dernière chanson est une vraie chanson. J'ai pris les paroles. Le rythme est semblable sans les instruments modernes XD]
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Opium
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MessageSujet: Re: Entre Palamis et la forêt Drawoë   Entre Palamis et la forêt Drawoë EmptyMer 14 Jan - 0:30

-Ha !
Une arme, du bois, une chute. Il tombe, privé de sa liberté il s'échoue sur le sol, son souffle s'arrête ses yeux se ferment. Ses mouvements s'estompent, son corps et silencieux, il ne résonne plus. Allongé là, il se laisse aller, doucement, dans l'infini...
Jusqu'à ce qu'un brun d'herbes et des éclats de voix inquiets ne lui fasse ouvrir un œil discrètement. Il saisit le regard de la fillette et feint de se recacher en refermant l'œil traitre.
-Nan ! Je l'ai vu ! Il est pas mort !
D'une voix étouffée il répliqua:
-Si, vous m'avez blessé sacripants !
Les deux enfants se jetèrent sous son dos, comprimant l'air de sa cage thoracique et lui faisant entonner un "ouh" non voulu. Les sacripants se relevèrent et poussèrent son buste pour le retourner.
-T'a vu il à rien !
-Ha ouais... !
Ils ressautèrent ensemble pour s'asseoir sur son ventre. Un nouveau "humph" sortit de la bouche de l'homme alors qu'il se redressait pour accuser le coup.

-Je vais me venger attention !

-On s'en fiche on ira voir Elrick !
Opium se releva soudainement, laissant doucement tomber les enfants parterre il se campa sur ses genoux et fit une grimace plutôt ridicule.
-C'est ça ta vengeance ? Elle est nulle ! A nous de nous venger !
-Oui! Court encore après nous !
-Non, vous m'avez blessé je vous dit !
-Alors chante !
-Vous savez très bien que j'attirerais un ours des bois si je commence.
-Ouais ! C'est ça qui est marrant !
-Na ! Portes nous sur ton dos jusqu'à la maison du vieux papy !
-Bon d'accord...

Le jeune rit en mettant la petite fille sur ses épaules et en laissant le garçon s'accrocher à son dos. Il avait retrouvé joie de vivre là, au village qui avait bercé sa rencontre et qui avait surement changé sa destiné. Et malgré cela, le poids de son maitre à soigner, les enfants à supporter et à occuper, il se sentait plus libre que jamais. Cependant une lueur amère gâtait encore son cœur... Enfin, plutôt une absence de lueur...
L'étrange convoi arriva bientôt à sa destination et Opium suait à pleine eau sous la chaleur écrasante et surtout sous les deux diables qu'il avait sur le dos. La vision de la maison lui donnait le baume au cœur, non pas pour entendre Elrick râler contre la troupe de spectacle qui s'était installée près d'ici mais pour lâcher ces deux poids et aller nager. Il avait besoin de la douce caresse de l'eau pour lui enlever la brulure du soleil, pour dégourdir ses muscles, pour nettoyer son corps... Une grande voix s'éleva alors du côté de la rivière occupé par les Gitans.

- C'EST LA BELLE CATHYSSIA!

La petite fille sur ses épaules se retourna brutalement lui occasionnant une torsion du cou brutal, il grimaça. Le garçon aussi s'était retourné et pendant qu'Opium tentait de reprendre l'équilibre, les enfants lui ciraient de se retourner pour voir Cathyssia ! Cathyssia! Il ne leur obéi pas, il voulait aller nager point barre. Il laissa les enfants à son vieux maitre et fila en amont pour éviter le petit village éphémère et les torrents de l'autre côté. Il avait un endroit bien à lui, un endroit où chaque clapotis était merveille et où le panorama rendrait fou n'importe qui. Il s'y rendit en nagea longtemps, longtemps, et lorsque ses muscles ne furent que braise, qu'il ne sentait plus son corps, il s'allongea dans l'herbe pour savourer son esprit et le soleil... Son soleil, il faisait battre sa raison et rendait toutes les autres femmes encore plus fades qu'elles ne l'étaient avant... Cette Cathyssia de tout à l'heure devait faire partie de l'une d'entre elles...
Doucement le sommeil le rattrapa et il fut profond et sans rêves. Cela lui était étrange de l'entendre chanter dans ses songes, de l'entendre le long de l'écho de la rivière, c'est comme si elle se trouvait tout prés...

Le soir arrivait lorsqu'Opium prépara le diner de son maitre.
-Va t'amuser Opium.
-Non, là je vous prépare à manger, vous devez vous soigner aussi, seul vous...
-Arrête de me contredire ! Comment j'ai fait à ton avis lorsque tu étais à la ville ! Laisse moi ma liberté.
Le jeune homme prit ses mots sur le champs et renfila sa tunique pour sortir, les nuits étaient fraiches ici grâce à la rivière. Il monta sur le toit de la vieille bâtisse dans laquelle il avait passé son enfance et observa son maitre par une fenêtre permettant d'accéder à ce même toit. Il s'inquiétait pour lui depuis un certain temps. Il devenait prisonnier de sa vieillesse, il nageait de moins en moins... C'était son père adoptif il ne voulait pas le perdre... Sa tête se releva et il sourit aux étoiles, au moins la mort le libérera de tout. De la musique se faisait doucement entendre depuis le camp d'en face, surement ce soir il y avait une représentation.

- J'ai fait un voyage une fois, dit-elle en captivant aussi l'assistance. Et il m'a mené loin en des contrées encore inconnues. Par-delà des montages... Ils murmurèrent son nom, comme un secret... Africa.


*J'ai fait un voyage une fois, Et elle m'a mené loin en des contrées encore inconnues. Par-delà des montages, il murmura, elle*

- Je suis amoureuse d'une terre sauvage
Un sorcier vaudoo m'a peint le visage
Son gri-gri me suit au son des tams-tams
Parfum de magie sur ma blanche de femme.


*Une sorcière... pas un sorcier*

Opium s'assit, le dos droit, le vent fouettait sa tunique et ses cheveux, il écarta les bras pour mieux le sentir autour de lui, il lui chuchota.
-Où est t'elle ?
Il inspira, le vent s'immisça en lui pour ressortir en lui chuchotant à son tour.
-Il y a deux réponses à ta questions, laquelle souhaites tu apprendre en premier ?..
Il expira.
-Celle du poète.
Il inspira.
-Ici.
Il expira.
-Dans mon cœur, dans mon esprit, dans ma liberté, dans ma voie... celle du savant ?
Il inspira.
-Ici, c'est elle...
Le cœur du jeune homme rata un battement... Elle ici ? Il se mit debout et son ami revient glisser dans son oreille
-Écoute...

- Africa
J'ai envie de danser
Comme toi
De m'offrir à ta loi
Africa
De bouger à me faire
Mal de toi
Et d'obéir à ta voix
Africa


Il criait les même paroles à l'intérieur de lui. le vent le poussa de son toit et le dirigea vers la rivière. il se laissa porter par son ami, descendre doucement et se rétablir souplement, traverser la rivière par le guet de joncs tressés, sans le faire osciller, s'asseoir dans l'assistance, au sol. Il avait les pieds nus et chaque mouvement des danseurs il les sentait, chaque coup de tambour le faisait vibrer... Ses yeux furent éblouis, éblouis par le soleil... Éblouis par son corps, par sa danse.
Sa sensualité... Une vague de chaleur déferla dans son corps crispé. Ses genoux, son décolleté, ses mouvements, son corps allongé...
Opium ferma les yeux et frissonna. Il voulait inspirer son corps... Il dégluti, les souvenir frappèrent sa mémoire augmentant la température de son corps.
Le grondement soudain de la foule le fit sursauter et il eu juste le temps d'observer les danseurs saluer à leur manière, peu sophistiquée certes, mais simple, c'était l'essentiel.
Doucement il se releva sentant son corps s'engourdir au fur et à mesure qu'il se relevait. Il se dirigea vers elle, et dû attendre que les autres hommes lui fasse la cours. Il aurait pu les tuer, les tuer car il voulaient s'approprier quelque chose qui les dépassait, quelque chose dont ils ne voyait pas la valeur, quel gâchis serait ce...
Lorsqu'il arriva enfin à elle, elle se retourna devant ses yeux et il ne pu s'empêcher de retenir son épaule, de la retenir presque d'une caresse, pas d'une poigne forte. Il inspira fortement, les épaules tendues, loin de sa décontraction naturelle.

-Mademoiselle ?
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Cathyssia
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MessageSujet: Re: Entre Palamis et la forêt Drawoë   Entre Palamis et la forêt Drawoë EmptyJeu 15 Jan - 8:48

L’odeur douce du festin d’après-spectacle commençait à embaumer l’air, accompagnée du grésillement caractéristique de la viande. Les gitans étaient beaucoup plus tranquilles maintenant que la représentation était finie. C'était comme s'ils venaient de défouler tout ce qu'ils gardaient à l'intérieur d'eux. La fébrilité avait quitté l'air, de même que le tract. Ils jouaient aux cartes ou devisaient entre eux. C’était un moment de pure détente. Un moment où ils oubliaient qu’ils n’avaient pas un sou et qu'ils étaient tout simplement heureux de cette vie-là. Mathias nettoyait les quelques précieux instruments qu’il avait si durement acquis au fil des ans. Dans un coin, Alexis parlait à voix basse avec un autre homme, gesticulant par moment. Un pli soucieux barrait son front. L'heure avait l'air grave dans ce recoin. De la fumée sortait de la cheminée de la petite maison de l’autre côté de la rivière. Il semblait y avoir plus d’une personne à cet endroit d'après le peu de mouvement que l'on pouvait percevoir de cet endroit. Sans doute l’inconnu que Cathyssia avait rencontré avait une famille. Une femme, des enfants. C'était pour cela qu'il l'avait abandonné. Dans ce cas, Alexis avait raison. Mais elle refusait d’y croire parce que son coeur lui murmurait une tout autre chanson. Peut-être avait-il perçu quelque chose de plus que tout le monde...

Cathyssia avait remarqué tout cela, et en était à cette réflexion. Elle n'écoutait qu'à moitié le jeune homme devant elle. La gitane souriait, acquiesçait. Il prit sa main, elle la retira un peu trop brusquement, soudainement sortie de sa rêverie. Elle fixa le jeune homme avec curiosité. Il rougit sous son regard et s'excusa en bafouillant. Il s'inclina même devant elle. Oh! Combien de fois lui avait-on fait cela auparavant... dans cette autre vie où elle était noble? Cathyssia soupira délicatement et rassura le pauvre admirateur qui s'en alla la tête basse, toujours aussi cramoisie. Cathyssia fixa le sol quelques secondes, perdue dans son esprit. Quelque chose à l'orée de sa conscience sonnait le signal d'alarme sans toutefois qu'elle sache pourquoi.

La bohémienne secoua doucement la tête et se retourna, prête à retrouver Mathias. Elle achevait son mouvement lorsqu’un dernier « admirateur » se pointa derrière elle. Elle le sentie davantage qu’elle ne l’entendit à la fraction de seconde où elle se retrouva dos à lui. Il posa sa main sur son épaule et aussitôt, elle se raidit. Un flot d’images confuses envahit sa tête. Elle ferma les yeux pour mieux les comprendre et les voir. Des sensations, des saveurs, des sentiments différents défilèrent aussi rapidement que les images, et pourtant elle ressentait tout cela avec beaucoup de profondeur. Il y avait beaucoup trop de chose. C'était beaucoup trop long, trop compliqué, trop flou... et ça tournait et tournait. Cathyssia se détendit la seconde suivante sans avoir cillé. C’était fini. Sans doute était-il un elfe pour avoir eu une vie aussi longue et remplie!

« - Mademoiselle ? »

Cette question. Cette voix. Il lui semblait en avoir eu un avant-goût, un échantillon. Sa gorge se noua. Elle secoua la tête à nouveau pour s'extirper de la torpeur dans laquelle elle risquait de s'embourber si elle restait immobile. Gardée son calme, la tête froide. Il fallait qu'elle se détende. Cathyssia se fit la réflexion qu'il devait sans doute faire partie des races sylvestres. Cette voix était trop douce et possédait une profondeur typiquement elfique, des accents de cette patience que seul les êtres avec de longues vies peuvent avoir. Et pourtant il y avait quelque chose de frénétique et d'impatient, une couleur, une vibration. Sans doute était-il encore jeune pour quelqu'un de sa race.

Doucement, Cathyssia se retourna. Un frisson parcourut sa peau. Ses yeux entrèrent en contact avec les siens. Il était beau. Tant qu'elle en eût les jambes molles. Ses cheveux aile-de-corbeau semblaient posséder la douceur de la soie même s'ils étaient un peu ébouriffés par la brise. Et ses yeux! Ses yeux étaient comme deux lacs sombres sous lesquels dorment les plus grands trésors du monde. Il avait la peau pâle sous cette lune. Cependant, comme elle ne voyait pas ses oreilles, elle n'avait aucune façon de confirmer ou d'infirmer sa théorie sur sa race.

Doucement, elle détourna les yeux et les posa sur la main sur son épaule. Elle la repoussa gentiment, avec un sourire navré, un peu timide. Cathyssia avait perdu un peu de son éclat depuis leur dernière rencontre. Si sa beauté était intacte, elle était comme une étoile qui se mourrait lentement. Autrefois, elle avait eu une aura de vivacité et de malice et maintenant, c'était comme s'il n'y avait que le chagrin et la mort derrière ce visage souriant et ce masque de bonheur. La jeune fille inspira profondément. Son regard figé dans celui de l'inconnu, elle procédait à un examen magique minutieux de ses énergies. Il dégageait quelque chose d'étrangement familier. Elle l'avait déjà vu. Elle se créa un écran de vibrations, trouvant son aura envahissante. Elle fronça les sourcils.


- Mais qu'est-ce que vous êtes intrusif, murmura-t-elle si bas qu'il aurait fallu être à la distance d'un souffle pour l'entendre.

Son aura avait quelque chose qui caressait. Peut-être n'en avait-il même pas conscience. Cathyssia songea à cet inconnu, à cette nuit-là encore et dût se faire violence pour ne pas céder. La jeune fille reprit son sourire.

- Pardonnez-moi... Disons que je suis très sensible à ce qui m'entoure.

Un petit éclat d'avertissement et de reproche brilla dans son regard turquoise puis s'effaça la seconde d'après.

- J'ignore si vous le faites exprès, mais ça ne fonctionne pas avec moi...

Cathyssia eût un petit moment de trouble où son expression se fit incertaine. Son regard plongea dans le néant. Elle était immobile. Pendant ces deux secondes, elle chercha dans sa mémoire où elle avait croisé une énergie comme la sienne.

- Nous nous sommes déjà rencontré? demanda-t-elle, les yeux toujours dans le vide.

La seconde suivante, elle revenait à la réalité avec un sursaut. Derrière elle, les gitans se mettaient à jouer de la musique.


- Coeur de loup

Pas le temps de tout lui dire
Pas le temps de tout lui taire
Juste assez pour tenter la satyre
Qu'elle sente que je veux lui plaire
Sous le pli de l'emballage
La lubie de faufiler
La folie de rester sage
Si elle veut ou pas l'embrasser
Quand d'un coup d'elle se déplume
Mon oeillet lui fait de l'oeil
Même huhuler la lune ne m'fait pas peur
Pourvu qu'elle veuille

Je n'ai qu'une seule envie
Me laisser tenter
La victime est si belle
Et le crime est si gai

Pas besoin de beaucoup
Mais pas de peu non plus...

Cathyssia fit un pas en avant, scrutant le visage du jeune homme puis posa une main sur ses lèvres en blêmissant.

- Oh... juste ciel! souffla-t-elle. C'est bien vous! Vous êtes tombé dans cette rivière lorsque vous étiez enfant... et cette créature... elle... elle...

La jeune barde recula de deux pas. Elle avait du mal à respirer. Un bohémien, Mathias, l'aperçut et se précipita. Il arrivait à elle quand Cathyssia reconnecta avec la réalité. Il lui prit tendrement la main et l'embrassa avec un affection toute paternelle.

- Cathy?
- Humm? fit-elle en détachant son regard du jeune homme.
- Alexis voudrait te parler?
- Il peut bien ramper à mes pieds, dit-elle en retirant brusquement sa main.
- Tu ne te laisses même pas toucher par ses sentiments?
- Non. J'ai été touché par ceux de quelqu'un d'autre déjà... Et tu sais ce qui en est.

Mathias jeta un regard à Opium et poursuivit.

- Tu fabules, Cathy. J'ai bien voulu croire moi aussi, mais tu devrais renoncer. Il t'a probablement oublié.
- Si cela ne dérange pas Alexis de savoir qu'il ne détient ni mon corps ni mon coeur... et bien soit.
- Cathy...
- Tu sais bien que tout ce qu'il veut c'est de la chair! Et toi tu l'encourages! Il me traitait de catin avec mille reproches après cette nuit-là... mais en fait, il aimerait que j'en sois une! Tu le sais Mathias.
- Je veux seulement arrêter de te voir et de t'entendre pleurer aussitôt que la musique s'est tue.

Il avait tapé dans le mille. Cathyssia secoua la tête en signe de négation, mais elle luttait pour retenir ses larmes. Mathias s'en fut sans demander son reste. La gitane essuya rageusement les gouttes salées qui perlaient sur ses joues et fit un sourire au jeune homme.


- Navrée, mais je crois que vous feriez mieux de rentrer chez vous. Ce n'est pas un bon soir pour venir me voir.
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MessageSujet: Re: Entre Palamis et la forêt Drawoë   Entre Palamis et la forêt Drawoë EmptyMar 20 Jan - 12:55

Elle semblait tendue, effrayée, perdue. L'espace d'un instant, il s'inquiéta de savoir si il ne lui faisait pas peur. C'est vrai qu'avec sa taille et son assurance, qu'il avait finit par retrouvé, il pouvait être impressionnant. Le fait de lui faire peur, il trouvait ça complètement absurde voir emprisonnant, emprisonnant vis vis de ses libertés de sentiments et d'esprit.
Il avait l'impression d'être un étranger pour elle, de n'appartenir à rien, de défier les lois des races. Oui il était vieux, il avait au moins parcouru plus du double de la vie de la demoiselle, parcouru deux fois plus de chemins qu'elle, tant sur la voie que sur le monde. Chacun de ses traits elfique faisait jurer sa part humaine. Une part rustre et handicapante mais qui faisait partie de lui. Elle faisait partie de lui et lui faisait partie d'elle, ils se complétaient et cela était presque comme un atout maintenant.
De visage, 30 ans aurait été l'age maximum qu'on aurait pu lui donner, chaque personnes affirmant cela était loin, très loi du compte. Il en faut plus pour dompter un esprit, se faire ami du vent et de la forêt et pouvoir reconnaitre ces semblables et autres personnes sachant se distinguer par ces caractéristiques.
Les yeux cristallins de la jeune fille plongèrent dans les siens.
Il pouvait lire en elle, elle pouvait lire autour de lui. Sonder son énergie et la vibration qu'occasionnait son cœur ou sa liberté.
Elle était belle, toujours aussi belle, belle physiquement mais quelque chose lui manquait, quelque chose comme cet éclat qui brille en elle quand elle danse, se déplace ou chante, cette chose qui avait fait chavirer Opium et qui lui avait octroyé la certitude que ce fut son âme jumelle avec qui il avait passé la nuit...

Lorsqu'elle repoussa sa main, ce fut comme une légère entaille qui se referma aussitôt. Le jeune semi elfe la laissait faire, autant pour ce geste qui le blessa un peu que lorsqu'elle sonda son énergie. Une impression d'étouffement le saisi comme la poigne d'un géant le forçant à expirer lentement. Il n'était plus libre, plus libre de ne pas montrer au monde son énergie, sa force de penser, sa philosophie, son chemin.

- Mais qu'est-ce que vous êtes intrusif

Malgré le souffle inaudible, il en saisit quelques brides, son ouïe était fine...
Pourtant il la laissait faire, la laissait sonder son âme, la laissait rouler dans son esprit plutôt que de se refermer en pique acérés. Il était comme l'eau dans laquelle il s'était baigné plus tôt, douce mais forte, intrépide mais conciliante, vive mais sensuelle. Cet aura à vrai dire il ne la contrôlait pas, ses émotions la contrôlait tout comme ce don qui était une plaie. Cependant il avait déjà eu emprise sur la jeune femme et il se forçait tout simplement de ne pas se laisser emporter cette fois ci.
Il ne bougea pas à cette remarque et encore moins à la suivante,il le savait déjà tout ça et même avant qu'elle ne lui parle, juste en la voyant il avait su tout ça.

- Pardonnez-moi... Disons que je suis très sensible à ce qui m'entoure.
-J'ignore si vous le faites exprès, mais ça ne fonctionne pas avec moi...


Cette dernière réplique fit sourire le jeune homme. Il ne faisait rien exprès mais comment lui expliquer ça ? Comment lui expliquer que son aura était venue à force d'entrainement, comment lui expliquer que pour rien au monde il aurait voulu l'étouffer avec son aura alors que la sienne était sublime à ses yeux ?
Le regard de la jeune femme plongea dans le vide, il ne chercha as à la réveiller, il restait là devant elle, presque immobile dans une attitude neutre mais sereine, souple, habile et puissante.

- Nous nous sommes déjà rencontré?

Opium sentit sa gorge se nouer légèrement, il inspira doucement, sentant le parfum de la jeune fille, de la forêt, du feu crépitant au loin.

-Je...

La musique fit sursauter son soleil et coupa la parole d'Opium. Il pensa intérieurement, destin. Un sentiment de déconfiture lui secoua les os avant qu'un bourdonnement envahisse sa tête, qu'un souvenir le hante.

- Oh... juste ciel! souffla-t-elle. C'est bien vous! Vous êtes tombé dans cette rivière lorsque vous étiez enfant... et cette créature... elle... elle...

Elle blêmit, recula. Lui, tendit les bras pour la rattraper, la ramener à la réalité, les yeux toujours dans les siens mais un bohémien vint le faire avant. Cela soulagea le semi elfe, qu'en serait il avenu si il l'avait touché ? Peut être aurait ce été encore pire.
La conversation qui suivit lui mit le doute, Alexis, serait ce de lui que son cœur parlait et rayonnait à longueur de journée, serait ce pour lui que ces yeux allaient ?

- Non. J'ai été touché par ceux de quelqu'un d'autre déjà... Et tu sais ce qui en est.

Opium cilla puis ferma les sourcils, rassuré. Les prochaines remarques lui enfoncèrent autant de poignards qu'ils parurent enfoncer dans le cœur de la jeune fille, de Cathyssia, de ce nom qu'il avait renié quelque heures auparavant. Son aura s'amoindrit, les larmes coulèrent de ses joues. Elle ne devrait jamais connaitre ça, la souffrance, la souffrance à en venir aux larmes.

- Navrée, mais je crois que vous feriez mieux de rentrer chez vous. Ce n'est pas un bon soir pour venir me voir.

Au contraire, Il déglutit légèrement avant de prendre la parole.

- Ne fuyez pas, ne laissez pas les paroles d'un seul homme, si proche de vous soit il vous détruire. J'aimerais... vous faire comprendre quelque chose.

Ses mots étaient souffle, murmure. Ses sonorités étaient miel, le nom de la jeune fille résonnait dans son esprit comme de l'or...

-Venez, je ne vous propose pas de fuir, quelque chose de similaire, sa voix s'amenuisa et il s'approcha jusqu'à ce que ses lèvre touchent pratiquement l'oreille de Cathyssia, évasion.

Ses mots étaient souffle, murmure. Ses sonorités étaient miel, le nom de la jeune fille résonnait dans son esprit comme de l'or... Un sourire s'afficha sur son visage, un sourire rassurant, emprunt d'un sentiment sincère. Dans tout les cas, pas le sourire d'un simple home, surtout ne cherchant simplement qu'a posséder la chaire de la jeune femme.
Il prit ses mains dans les siennes, doucement, calmement, il recula toujours doucement pour l'entrainer avec lui. Ses yeux cherchaient à la rassurer en happant les siens. Lentement ils s'enfoncèrent dans la forêt.
Opium suivait les mouvements et le rythme de la demoiselle, pour cela il la faisait marcher devant lui. Tantôt, il fallut escalader une petite échancrure de roche venue s'échouer ici, tantôt il l'aidait à tenir son équilibre sur un pont de liane. Il prenait soin d'elle et espérait que la faille de son cœur et de son esprit se refermerait après l'escapade qu'il lui offrait.
Ils arrivèrent enfin près d'un arbre. Imposant tant par sa taille que par sa présence, son tronc reprenait presque en écho la lumière de la lune. C'était un lieu que le semi elfe affectionnait particulièrement, c'était pur, tout simplement magique. Il s'approcha de la jeune fille et pour ne pas l'effrayer, lui concilia à nouveau quelques chuchotements. Il se mit en face d'elle et prit son poignet droit pour le passer sur sa propre épaule gauche. Il prit le bras droit de la jeune fille et la fit passer sous son aine puis lui indiqua de s'accrocher à son épaule droite. Elle était ainsi positionnée de côté, presque sur son flanc, comme ça elle ne le gênait pas dans ses mouvements et ne lui coupait pas la respiration. Il la porta contre lui pour arriver au tronc puis se mit à gravir l'arbre. Ses mouvements étaient fluides, précis, rapides mais non brusques. Il faisait attention aussi à elle, empruntait d'autres chemins que d'habitude car il pouvait raser les branches de son dos lorsqu'il était seul.
Opium se sentait bien, il pouvait sentir la chevelure de la jeune femme, sa peau, il pouvait sentir son cœur battre légèrement contre ses côtes. Il s'emplissait d'elle, doucement, sereinement sans l'effrayer... Ils arrivèrent tout deux à la cime et il prit garde à ne pas blesser les jambes de l'humaine.
Jusque là rien d'exceptionnel ne s'offraient à leur yeux. Puis Opium fit doucement tourner la jeune fille par les épaules. Le panorama devint magnifique.
En contrebas une rivière chantait reflétant la lune, tumultueuse elle s'échouait sur les cailloux, sur les rochers, dépassait un peu sur la berge. Lorsqu'on la suivait du regard, la forêt argentée s'effaçait pour laisser place à un paysage apprivoisé par l'homme. Il y avait la chaumière dont la fenêtre du toit était encore allumée et à côté brillait encore le feu des festivités. Plus loin, Palamis, noble et grade brillait de mille feux, le long des arbres, des maisons, des remparts. Ici, il n'y avait nulle lumière pour cacher les étoiles et le ciel toujours plus profond. Derrière les deux jeunes gens se dressait une légère colline boisée, qui leur assurait discrétion et sécurité.
Opium laissait Cathyssia à son observation ou à ses pensées, lui, connaissait le paysage et ici n'avait jamais aucunes pensée. Ici, il écoutait le vent et la rivière...
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MessageSujet: Re: Entre Palamis et la forêt Drawoë   Entre Palamis et la forêt Drawoë EmptyMar 20 Jan - 23:14

Cathyssia était sur le point de s’en aller quand l’inconnu parla à nouveau. Ses yeux plongèrent dans les siens. Son souffle devint plus profond. Son cœur battait plus fort. Mais pourquoi? Était-ce parce qu’elle était touchée par ses mots? Peut-être. En fait, elle ne songeait pas vraiment à trouver la raison. Elle était tout simplement envoûtée. Pourtant l’écran était toujours là pour la protéger. Ses mains se mirent à trembler doucement. Son regard était perdu dans le sien. Le vent tourbillonnait, jouant dans ses cheveux avec malice. Cathyssia avança d’un petit pas, juste pour diminuer la distance entre elle et lui. Les larmes roulaient librement sur ses joues sans même qu’elle s’en rende compte ou y porte attention. Tout ce qui existait à ce moment-là c’était lui, lui tout près d’elle. Son esprit se mit à vagabonder, l’enveloppant dans ce tissu doux-amer de souvenirs. Cette silhouette, cet homme qui avait conquis son cœur. Elle était allée se coucher, troublée. Elle s’endormait presque dans la langueur de ce soir d’été quand il s’était glissé près d’elle. Surprise, elle avait cru que c’était Alexis et s’apprêtait à crier quand elle se sentit submergée par la passion. Cet homme encore. Elle l’aimait. Elle le voulait auprès d’elle. Cathyssia s’était mise à trembler de tout son corps. Tout en elle, cœur, corps et âme, réclamaient sa proximité. Même si elle n’avait jamais embrassé d’homme, elle savait qu’avec lui ce serait merveilleux. Et tout naturellement, ils étaient allés plus loin et s’étaient donné l’un à l’autre. Elle en gardait un souvenir plutôt étrange. S’il était intact, elle ne se rappelait que les sensations et les émotions vertigineuses qu’elle avait éprouvées. Peut-être avait-elle entre-aperçu son visage et n’en conservait aucun souvenir.

Son cœur rata un battement quand il s’approcha et souffla à son oreille. Son souffle tremblotait. Elle haletait, elle avait envie de le retenir, de prendre son visage entre ses mains. Elle avait envie de pleurer… pleurer pour pleurer. Elle n’était plus triste. On aurait dit que deux morceaux s’imbriquaient. Son aura qui s’étouffait se raviva un peu. Cathyssia acquiesça doucement. Elle prit les mains qu’il lui confiait, les caressa du bout des doigts. Son regard était emprisonné dans le sien. Il l’entrainait vers la forêt et sans un regard en arrière, elle le suivit. Quand il la fit passer devant lui, elle se retourna pour le regarder longuement. Elle l’avait déjà vu… ailleurs que dans une vision. L’avait-elle croisé?

Comprenant qu’elle devait faire le chemin devant eux, elle se mit à avancer prudemment. Pieds nus, elle prenait garde où elle posait les pieds, mais il arrivait qu’une racine ou qu’une roche écorche sa peau. Quand cela arrivait, elle n’en laissait rien paraître. À certain moment, elle se retournait pour être certaine qu’il la suivait encore. C’était comme si quelque chose en elle craignait qu’il parte et la laisse là. Cathyssia se mit à chantonner tout bas la chanson qu’elle avait fredonné la première fois qu’ils s’étaient vus. Il la guida vers un arbre, l’aidant quand les obstacles étaient plus difficiles. Elle leva les yeux vers la cime de l’arbre. La jeune fille se retourna vers lui. Elle s’approcha et il l’aida à s’accrocher à lui. Cathyssia posa la tête contre lui, fermant les yeux en le laissant les mener vers le haut. Même si elle était légère comme une plume et que sa masse musculaire était assez impressionnante pour un elfe, elle craignait d’être trop lourde.

Sans un mot, elle scrutait son visage avec une attention minutieuse. Cathyssia se sentait transporter dans un autre monde avec lui. Il était… Il était… c’était si difficile à expliquer. Il l’apaisait. La jeune fille laissa tomber cette futile protection entre eux. Elle était déjà conquise de toute façon. Soudainement, son sang ne fit qu’un tour. Son cœur s’accéléra davantage. La gitane n’osa trop s’agiter pour ne pas le déranger dans son ascension. Elle regarda vers le bas. Une chute à cette hauteur serait sans doute mortelle. Il y avait quelque chose de beaucoup trop étrange et familier dans tout cela! Avait-elle pris un risque démesuré? Que voulait-il?


Quand ils furent arrivés au sommet, il la fit doucement pivoter. Le paysage ravit le cœur d’artiste de la jeune femme qui rit doucement. Elle souffla doucement une mélodie vers les étoiles. Cathyssia se retourna prudemment vers Opium. Elle lui fit un sourire timide.


- C’est magnifique ici. Ça me rappelle une tour de mon enfance… La tour d’ivoire au joli paysage dans laquelle je vivais enfant. Mais je préfère nettement cet endroit. On y voit plus loin et il n'y a pas de barreaux aux fenêtres. Mais ce monde est si vaste…

Cathyssia plongea son regard dans le sien. Elle tendit la main et caressa son visage doucement dans un geste très tendre. La jeune fille sourit paisiblement. Son aura s’amplifia légèrement.

- Je ne m’étais plus sentie aussi bien depuis un long moment. Merci...

Cathyssia se retourna, de profile à lui. Elle inspira profondément en fermant les yeux.

- Mon histoire, c'est un rêve qui commence
Dans les pages d'un conte de mon enfance
Les yeux fermés, mon prince enfin m'enlace
Et je prie pour que jamais son étreinte ne se défasse

Avec lui je ne suis plus la même
J'aime la pluie et quand on se promène
Nos deux ombres, comme deux géants qui s'aiment
S'allongent à nos pieds avec ma main dans la sienne

Je sais bien que j'ai tout inventé
Je sais bien qu'il n'est jamais à mes côtés
Et pourtant, je continue à croire
Qu'avec lui, j'écris mon histoire

Oui, je l'aime
Mais comme les nuits sont courtes
Au matin, il a reprit sa route
Et le monde, redevenu le même
À perdu ses couleurs et l'arc-en-ciel, son diadème


Cathyssia rit tristement en écartant les cheveux de son visage. Ses yeux turquoises plongèrent dans ceux du jeune homme. Elle avait l'air intriguée et scrutait toujours son visage avec la même fascination

- J'ai réellement l'impression de vous connaître... Mais je n'arrive pas à me souvenir où.
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MessageSujet: Re: Entre Palamis et la forêt Drawoë   Entre Palamis et la forêt Drawoë EmptyVen 6 Fév - 22:09

- C’est magnifique ici. Ça me rappelle une tour de mon enfance… La tour d’ivoire au joli paysage dans laquelle je vivais enfant. Mais je préfère nettement cet endroit. On y voit plus loin et il n'y a pas de barreaux aux fenêtres. Mais ce monde est si vaste…

Vaste, vaste n'était qu'un mot, un mot futile pour tenter de définir la complexité et l'infinie du monde... Sa surface mais toute son énergie, toute sa puissance, tous ses secrets, jamais un homme ne pourrais voir le monde entier car celui qui s'attarderait à vouloir tout voir n'aurait pas l'esprit de la liberté, le bonheur de respirer chaque instant, de reconnaitre chaque saveur, de se faire ami des vents changeants... Futilité était l'homme qui n'était sensible à tout cela, la vie est un immense hasard et si quelqu'un s'amuse à forcer son voyage, il n'aura plus de gout...

- Je ne m’étais plus sentie aussi bien depuis un long moment. Merci...

Opium lui rendit un léger sourire. Il était heureux ici, avec son univers et cette intrue qui ne l'était pas totalement, il avait l'impression qu'elle fusse à cheval sur la frontière qui séparait son maitre et les autres s'avançant dans la liberté et le reste du monde. En l'écoutant parler il réfléchissait, elle n'était pas comme les autres. Pas comme ses filles qui ne veulent être que des filles sans aucun gout, sans aucune aura, sans gestes fluides et souplesse...
Opium voulait lui apprendre ça, il voulait qu'elle comprenne sa façon de penser, il voulait lui dire que le bien être elle portait tout le temps en elle, qu'en chaque lieu elle peut se sentir comme maintenant, comme ici, dans cet endroit là... Il y a des moments, il aurait voulu que le monde entier, si grand qu'il fusse puisse comprendre comme il comprenait, voyait comme il voyait. Les peuples semblent oublier peut à peut la liberté si savoureuse au poumons, à la bouche, aux doigts...

Il replongea dans ses yeux lorsqu'elle les appela sans n'avoir perdu un mot de sa poésie. Ses yeux turquoises qui avaient la manie profonde de le faire plonger dans les rivières affectionnées par son maitre ou laisser son cœur au désir du vent.

- J'ai réellement l'impression de vous connaître... Mais je n'arrive pas à me souvenir où.

Opium hocha la tête en enjamba une branche pour monter dessus et s'accroupir presque au dessus du vide.

"Vos paroles sont vides, elles sonnent creux, ne vous ressemble pas. Le souvenir vous le possédez dans votre corps entier, dans votre cœur dans votre peau, dans votre esprit..."


Il grimpa encore un peu, mouvement précis, fluides, calmes et sûrs... Grimper était une seconde nature chez lui et chaque arbre possédait son lot d'estafilades faites par des ongles apeurés ou par de douces caresses. Il se hissa sur une nouvelle branche en restant pourtant proche de la douce humaine.

Je ne suis pas doué pour parler ou encore raconter mon histoire, ma vie est déjà bien plus longue que la votre, pas plus remplie... La prose me semble plus simple que vos vers, je ne peux chanter de peur d'amener une créature du chaos ou un orage, je ne suis pas bon danseur maladroit... J'ai du mal à m'exprimer des façon que vous connaissez, un seul autre me connait comme on doit me connaitre...

Resté sur son perchoir quelques temps il se releva et sauta silencieusement sur une branche voisine de Cathyssia. Il s'y accroupie comme sur les autres. Simplement qu'il n'avait le vertige ou ne pouvait tomber mais le vent lui aurait embué ses sens et son cœur. Il ne voulait pas faire usage de son don, non pas avec elle, il voulait qu'elle l'aime pour ce qu'il était, pas pour de la magie éphémère.

Je suis un mystère, ou une étrangeté selon les gens des villages et encore plus des villes, ils ne comprennent pas tout ce qu'ils ne voient pas, ce qu'ils ne sentent pas, s'étonnent de mon corps, de son age, de ma souplesse et de ma précision. Pourtant vous êtes proche de cela vous, vous êtes souples, vos mouvement possèdent grâce et fluidité comme jamais je n'en avais vu parmi le peuple. Vous rayonnez, vos cheveux sentent la musique, votre peau est la danse, votre cœur l'amour. Vous êtes liberté mais pas entièrement libre. Ils ne vous dévisagent pas car vous savez parler...

Il se laissa tomber en poirier à côté d'elle et respira silencieusement ses cheveux. son haut de tunique laissa voir légèrement son nombril en redescendant à cause de son poids, cependant la coupe était étudiée pour ne pas le gêner dans l'escalade et ne le dévoila pas plus. La toile de lin souleva un flot d'odeur. Celui de la rivière où les vêtements du semi elfe étaient tombés dans sa précipitation d'aller nager, celui des pins de la forêt auxquels ils avait grimpé pour revenir dans la demeure de son maitre, celui de la viande épicé qu'il y faisait cuire. Sa peau sentait le soleil, ses cheveux le vent. Il était nature, il en possédait les sensations, les odeurs des hautes altitudes. Il se souvenait que son maitre semblait sentir l'eau, toujours sentir cette rivière tantôt tumultueuse tantôt calme, Opium était comme le vent, libre, ancré dans le ciel et vivant.

Laissez moi vous présenter celui qui me connait le mieux et qui dépasse de très loin sur ce point là mon maitre...

Doucement il amena Cathyssia un peu plus prés de lui. Il posa ses mains sur sa cage thoracique sans mauvaises intentions aucunes. Toujours suspendu à sa branche, il y était à l'aise et était habitué au poids lourd du sang qui avait tendance à faire tourner l'esprit. Elle était de dos à lui, il voyait d'elle le galbe de ses épaules, le doux de ses cheveux et la peau crème de son cou se laissant voir par intermittences.
Il chuchota tout à son oreille des mots sereins et flottants, presque inaudibles.

Laissez vous submergé et envahir, laissez vous allez, sentez vous libre, libre de tout, du sol et des contraintes, laissez le vent vous expliquer ce que les mots ne peuvent décrire...

Cathyssia pu entendre le semi elfe inspirer longuement mais calmement l'air, le vent qui caressait le visage de la danseuse.
Opium lui entendit le vent se faufiler en lui, fourbe et malicieux comme il en avait l'habitude, il se transforma en douce mélodie. A ce moment le jeune homme put presque entendre ce que son ami chuchotait à l'oreille de son soleil, cette même mélodie, il lui insufflait cette même liberté qu'il sentait, ce même état pur, cette évasion des sens subtile. C'était un chant caché, une musique pouvant raconter n'importe quel événement n'importe quelle vie, n'importe quel sentiment. Lui pouvait lui expliquer pourquoi il avait fuit, parce que simplement il était libre et que l'aurore l'appelait, que la pluie ruisselante était amoureuse de son corps et que sa peau réclamait la maltraitance de l'entrainement et de la course, que ses poumons réclamait son ami, que son corps était dépendant de la montagne, mais que au grand jamais son cœur ne serait reprit par la lune car il appartenait au soleil désormais...
Il pouvait lui dire qu'elle devait obéir à elle même, que chaque moment était liberté même dans la souffrance. Il pouvait lui faire sentir la sérénité du lieu, de la vie, l'évasion dont seul quelques hommes connaissent l'existence.
Il pouvait lui faire comprendre l'harmonie.
L'harmonie d'Opium.
L'harmonie du ciel.
Sa propre Harmonie.
Opium expire, le vent se retire empli de ces confession et son ami est reparti pendant un long voyage, un voyage sans fin autour de l'infini du monde...
Il inspira, de nouvelles sensations, de nouvelles paroles, un nouveau dialogue, il pouvait recommencer sans cesse sans fin...
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MessageSujet: Re: Entre Palamis et la forêt Drawoë   Entre Palamis et la forêt Drawoë EmptyVen 6 Fév - 23:35

Cathyssia était tout simplement fascinée par la beauté du paysage. Elle en admirait les légères différences de teintes, les formes et leurs odeurs qui montaient jusqu’à elle. Ses yeux fouillaient partout, avides de découvrir ce monde merveilleux. Quand il lui parla, elle fut surprise, mais surtout troublée par ses paroles. Il semblait lui reprocher sa façon de s’exprimer. Il disait que le souvenir qu’elle n’arrivait pas à faire remonter était en elle et qu’il ne tenait qu’à elle de le retrouver. Elle frissonna doucement en observant son visage. Un seconde, on aurait pu croire qu’elle l’avait reconnu, mais ce n’était pas le cas. Il grimpa encore un peu. Il était d’une agilité folle qui hypnotisait la jeune fille. Cela semblait aussi facile que marcher pour lui. Cathyssia sourit paisiblement en l’observant attentivement, essayant d’étudier ses mouvements. Il y avait sans doute une technique pour être aussi rapide et vif.

Elle l’écouta parler, prisonnière d’une fascination hypnotique. Un léger rire s’échappa quand il lui dit avoir peur de faire venir une créature du chaos s’il chantait. Le chant était un art plus complexe qu’on ne le croyait. Cathyssia conserva son sourire, l’écouta attentivement malgré son air rêveur. Elle s’adossa à l’arbre en plaçant ses bras autour du tronc, ses paumes bien à plat sur sa surface rude. Elle baissa les yeux quand il se mit à parler de son habileté et de son corps en général. Son cœur cognait fort dans sa poitrine. Cependant, ces dernières phrases –« Vous êtes liberté mais pas entièrement libre. Ils ne vous dévisagent pas car vous savez parler... »- lui firent relever la tête. Elle s’approcha de lui d’un pas, ses pieds magnifiquement bien placés pour la tenir en équilibre sur la branche, même si elle vacillait un peu. Elle avait envie de le toucher, de l’effleurer, de goûter un seul de ses baisers. Son souffle était régulier, serein. Quand il posa ses mains sur sa cage thoracique, elle sursauta légèrement, mais comprit qu’il n’avait aucune intention malfaisante. Sa peau se parchemina d’un frisson. Elle acquiesça doucement, heureuse de cette proximité, même si elle craignait qu’il n’entende le battement fou de son cœur.

Elle l’écouta inspirer profondément et ferma les paupières. Au début, il n’y eu que le sifflement du vent puis une mélodie se distingua et elle en écouta la confession. Cathyssia sentait le goût de la brise sur sa bouche, la chaleur des mains d’Opium sur son corps. Des larmes glissèrent malgré ses paupières closes sur ses joues pâles. Ses mains se posèrent sur les siennes, caressant sa peau avec tendresse. La bohémienne se mit à chantonner, créant une harmonie avec celle du vent. C'était une preuve qu'elle entendait sa chanson, mais pas qu'elle saisissait ce qu'il lui murmurait. Elle entendit Opium expirer, mais inspirant profondément et silencieusement à son tour. La chanson se poursuivit à son oreille et elle en distingua de plus en plus les paroles. Elle fronça les sourcils, se concentrant pour saisir le sens de tout cela.

Cathyssia saisit soudainement et ses paupières se soulevèrent délicatement. Doucement, la jeune barde se retourna. Elle vacillait sur la branche, mais faisait confiance en son équilibre. Elle glissa ses doigts entre ceux du jeune homme. Elle appuya sa joue contre la sienne, laissant ses larmes couler sur sa peau puis sur la sienne. Elle soupira, ou plutôt expira brusquement.


- Je comprends, souffla-t-elle à son oreille. C'était égoïste de vous cherchez pour apaiser ma douleur...

La gitane fit un pas en arrière pour le regarder dans les yeux. Elle lui fit un sourire plutôt timide, comme un rayon de soleil le premier matin de printemps après un hiver rude. Cathyssia relâcha doucement ses doigts qu'elle avait capturé dans les siens. Elle baissa les yeux vers le sol, pas le moins du monde effrayée par la hauteur.

- J'ai toujours eu peur de devenir trop libre après ma fuite. J'ai eu peur de prendre la liberté pour acquise, comme on le fait souvent lorsqu'on s'habitue, et d'ainsi oublier à quelle point elle est précieuse. Vous... Vous êtes...

La bohémienne rit en essuyant ses larmes et se détourna, comme pour éviter de terminer sa phrase.

- J'ai tant rêvé de vous! rit-elle en s'appuyant contre le tronc de l'arbre.

Elle soupira d'aise. Sa présence et son aura avaient repris toute leurs forces et elle rayonnait de bonheur.
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MessageSujet: Re: Entre Palamis et la forêt Drawoë   Entre Palamis et la forêt Drawoë EmptyMer 18 Fév - 0:39

Lorsque ses doigts cherchèrent les siens il ne fuyais pas, au contraire... Il aurait voulu serrer ses poignet de toute sa poigne au risque des les casser pour apaiser son affection, son bien être. Être aussi heureux, aussi bien, sans souffrir ne pouvait se faire. En tout et pour tout Opium n'avait ressentit cela qu'une seule et unique fois, un soir, dans un village, avec un rayon de soleil. Son maitre l'avait mis en garde contre ça, ces paroles avaient été dures et sèches. Le jeune garçon n'en retint que la plus importante partie. Il ne fallait pas que les plaisirs faciles ne deviennent uniques sources de plaisir, car ils apportent la paresse et surtout ses chaînes qui enlacent un homme au sol, à la terre, qui l'empêchent de courir et qui l'attachent finalement à son lit pour y rester des heures durant...
Dans son esprit jamais il n'aurait été attaché à son lit, jamais il ne resterai cloué au sol comme un vulgaire homme empli de paresse. Le plaisir de la chaleur d'un soleil était semblable à celui de la crispation de ses muscles lorsqu'il portait les enfants sur de longs sentiers, lorsqu'ils s'épuisait à remonter le courant d'une rivière, à gravir une montagne, lorsqu'il courait sans cesse après sa liberté la plus totale la savourant au bord de la délivrance lorsqu'il ne sent plus son corps, lorsqu'il lui semble pouvoir voler et quitter la terre, lorsque le vent lui frappe le dos quand il s'effondre au dessus des flots jaillissant d'une cascade, porté à son sommet par une pierre vigoureuse.
Là il pouvait crier ce qui lui restait d'impuretés dans le corps, faire jaillir l'homme et y laisser un flot d'énergie libre, le laisser parcourir son corps...
Avec elle, à côté d'elle, contre elle, il ne pouvait crier d'une telle façon. Il aurait pu la brusquer, l'effrayer peut être. Et même si elle avait compris ce geste, elle aurait vu son animal. Un animal que tous les hommes recèlent, cachés, au plus profonds d'eux même. Atteindre cet état était surement atteindre la liberté.
Opium ne douta pas que Cathyssia pouvait en être proche. La danse amène la méditation et la transe. Comme lui ne danse pas mais exécute des mouvements...

Il ouvrit soudainement les yeux lorsqu'il sentit les larmes de la jeune femme couler sur sa joue. Cela et son soupir l'apaisa doucement et laissa périr la fureur qu'il avait dans les entrailles. Son maitre avait raison, rien n'est de plus agréable que d'aimer une femme, surtout si elle n'est pas comme les autres. Il referma les yeux et laissa sa joue contre la sienne. Tout était douceur et calme, elle l'apaisait tellement...

- Je comprends, souffla-t-elle à son oreille. C'était égoïste de vous chercher pour apaiser ma douleur...

Sa gorge se noua, ses mots étaient ils justes ? Ils sonnaient tellement faux à ses oreilles. Sa joue se décolla de la sienne et ses doigts de ses mains. Un sourire éclaira son visage et le capturer aurait été comme d'emprisonner le plus rare oiseau du monde. Il lui répliqua avec un sourire doux mais qui cache tant de chose, un sourire compliqué.

- J'ai toujours eu peur de devenir trop libre après ma fuite. J'ai eu peur de prendre la liberté pour acquise, comme on le fait souvent lorsqu'on s'habitue, et d'ainsi oublier à quelle point elle est précieuse. Vous... Vous êtes...
- J'ai tant rêvé de vous!


Son rire émerveilla Opium. Jamais il ne l'avait entendu ni vu rire. C'était une cascade en plein été, un élan de fraicheur tonique. Elle réussi à lui soutirer un sourire plein d'émerveillement et cette fois ci simple, dévoilant simplement ses dents.
Elle était belle, maintenant, elle rayonnait de nouveau. Comment pouvait il résister à un tel trésor que ses sens même lui offraient bien plus loin que la vue, l'odorat ou le toucher...

Il se releva pour s'assoir sur sa branche, loin d'avoir le sang qui lui montait à la tête, il inspira à plein poumon le vent qui lui balayait à nouveau le visage. Ensuite il se laissa tomber de quelques mètres et rattrapa une branche plus basse que celle d'où se trouvait la jeune fille. Il n'aurait voulu pour rien au monde lui faire perdre son équilibre. Doucement et légèrement il regrimpa à son niveau puis se laissa retomber en se rattrapant à une branche qui s'opposait verticalement. Ses lèvres effleurèrent à peine l'oreille de la jeune fille et il lui chuchota presque d'une manière aussi inaudible que le vent...

- Ce sont mes rêves qui vous emprisonnent...

Chaque instant il avait rêvé de sa vie que quelqu'un autre que son maitre puisse le comprendre, qu'il puisse l'aimer aussi fort qu'il l'aimerait... Il laissa un silence après ses paroles comme pour insister sur l'importance qu'elles avaient sur lui et pour lui. Il avait rêvé d'elle avant même sa naissance et peut être celle de sa mère. Pour la rassurée il lui chuchota à nouveau à l'oreille.

"- Sachez que si vous connaissez la vrai liberté, celle qui fait pleurer le plus sourd et idiot, le plus insensible des hommes, vous ne l'oublierez jamais... Si jamais vous avez ressentis le besoin de crier tout ce que vous ressentez et que vos pensée ne peuvent être exprimées par des paroles la liberté fera partie de vous, et vous ferez partie d'elle. On ne lui appartient pas comme elle ne nous appartient pas. Comment voulez vous oublier quelque chose d'aussi furtif, léger, insouciant et agréable ? Comment voulez vous que votre corps oublie cette sensation, comme lorsque il garde en souvenir chaque geste, chaque effleurement de peau d'un partenaire éphémère... Comment oublier l'odeur des pins, celle de la montagne, la caresse de la roche lorsqu'on a failli mourir là bas. Comment oublier la douleur rodante dans les côtes lorsque celle ci vous a sauvé la vie. Comment oublier les images si durs alors que d'autres sont si joyeuses...
Écoutez vous, écoutez votre corps simplement et lui ne vous mentira jamais, où que vous alliez il vous suivra, il approuvera, il retiendra, il apprendra...
La richesse d'un homme et son corps et sa philosophie, la beauté n'est qu'un redoutable insecte à côté comme l'intelligence..."


[NEXT SOON]
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